Rencontre-débat animé par Arnaud Tomès avec Sophie Suma, Enseignante-chercheuse - Attachée temporaire d'enseignement et de recherche en histoire et théorie de l'architecture à l'INSA Strasbourg.
Entre 1976 et 1984, Chad Floyd, architecte américain, imagine les Design-A-thon : une série d'émissions rassemblant des architectes et des téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Le projet médiatique Design-a-thon, comme démarche émancipatrice, s'inscrivait dans l'esprit du « droit à la ville », conçu par Henri Lefebvre en 1968. Comment se réapproprier et faire vivre ces théories aujourd'hui ?
Entre 1976 et 1984, l’architecte américain Chad Floyd imagine et organise les Design-A-thon : une série d’émissions d’une heure rassemblant les architectes de la firme et les téléspectateurs pour réfléchir sur la ville. Dans ce projet, la proximité avec les habitants est de toute importance et se traduit par leur participation lors d’atelier de réflexion organisés dans plusieurs villes, mais également par l’exposition des architectes en train de travailler dans des vitrines ouvertes sur la rue. La scénarisation des architectes – dans des vitrines et à l’écran –, l’ouverture des discussions collectives au sujet des aménagements urbains, s’inscrivent au sein d’une dynamique de sensibilisation et d’une pratique populaire et participative. Historiquement, durant les années 1970, certains architectes développent un nouveau regard sur leur pratique tout en favorisant la parole des habitants, acteurs des quartiers en reconstruction, et prônant les valeurs d’une architecture tolérante, inclusive et partagée avec le public. Il s’agit de combattre l’abstraction et la perte de sens pour revenir à une expression architecturale moins élitiste. Le projet médiatique Design-a-thon s’inscrit dans la démarche émancipatrice du droit à la ville, inaugurée par le sociologue Henri Lefebvre en 1968. Que pouvons-nous apprendre du Design-A-thon et comment pouvons-nous réinvestir une telle pratique aujourd’hui ?
Bibliographie
Le droit à la ville de Henri Lefebvre, Éd.Anthropos, 1968
The Other Architect de Borasi Giovanna, Montréal : Centre Canadien d’Architecture, Spector Book, 2016
Juger l’architecture de Peter Collins, Gollion : Infolio, 2017
Clip Stanp fold. he radical architecture of little magazines 1960-1970 de Beatriz Colomina et Craig Buckley, Barcelone : Actar, 2010.
A choice theory of planning de Paul Davidoff, Journal of the American Institute of Planners, 1962
Advocacy and Pluralism in Planning de Paul Davidoff, Journal of the American Institute of Planners, 1965.
L’architecture américaine d’aujourd’hui de Barbaralee Diamonstein, Bruxelles : Pierre Mardaga, 1981.
La fabrique des images. L’architecture à l’ère postmoderne de Federico Ferrari, Gollion : Infolio, 2017.
Le populisme esthétique ? L’architecture comme outil identitaire de Federico Ferrari, Gollion : Infolio, 2015
Le règne de la critique de Reinhart Koselleck, Paris : Éditions de Minuits, 2016
Flash in the Pan de Sylvia Lavin, London : Architectural Association London, 2015.
Tribalisme postmoderne In Sociétés n°112, 2011-2012.
Le médium c’est le message, pour comprendre les médias de Marshall McLuhan, Paris : Seuil, 2015-1968 [1964].
Que veulent les images ? Une critique de la culture visuelle de Mitchell, Paris : Les Presses du réel, 2014
You have to pay for public life, de Charles Moore, In Perspectra 9/10, 1965.
L’architecte, le prince et la démocratie de Michel Ragon, Paris : Albin Michel, 1977.
Théorie et histoire de l’architecture, de Tafuri Manfredo, Paris : Sadg, 1976
Faut-il pendre les architectes ? de Philippe Trétiack, Paris : Seuil, 2001.
The Manhattan transcripts de Bernard Tschumi, New York : Academic Edition, St Martin’s press, 1981.
Les architectes de mai 81 de Jean-Louis Violeau , Paris : Recherches, 2010.
Les architectes de mai 68 de Jean-Louis Violeau, Paris : Recherches, 2005.
Participer. Essai sur les formes démocratiques de la participation de Joëlle Zask, Paris : Le Bord de l’eau, 2011.
Quand la place devient publique de Joëlle Zask Paris : Le Bord de l’Eau, 2018.