Rémy Barché et Rébecca Déraspe - "Le Privilège de t'embrasser"

barche-deraspe.jpg
École du TNS

Pendant la période de confinement et pour la reprise de l’activité, Rémy Barché, Rebecca Déraspe et le groupe 45 inventent un espace franco-québécois de rencontres, de lectures – à suivre en plusieurs épisodes sur la page facebook « Le privilège de t’embrasser », comme des jalons poétiques pour rester en contact.  L’ouverture de la page était fait le mardi 31 avril par Rémy Barché puis Rebecca Déraspe, ont accepté de répondre à leur invitation David Paquet auteur québecois, Annie Darisse et Dominique Leclerc qui lisent un extrait de « Gamètes » de Rebecca Désrape, Pauline Peyrade en lecture d’un extrait de sa pièce « Poings », Alix Fournier-Pittaluga lisant des nouvelles du minuscules, Annick Lefebvre avec l’un de ses textes, David Le Breton anthropologue, Elkahna Talbi autrice ….et d’autres amis franco-québécois associés au projet avant la diffusion en juin du texte « Le privilège de t’embrasser », écrit par Rebecca Désrape spécialement pour ce projet.

Lire la note complète dans l'onglet "Rémy Barché et Rébecca Déraspe - Le Privilège de t'embrasser"

"Le stage a commencé comme prévu le 24 mars, nous nous sommes réunis chaque jour sur des interfaces de conversation vidéo pour découvrir l’univers artistique de Rebecca, et répéter sa pièce en cours d’écriture, intitulée Le privilège de t’embrasser.  Nous partons d’une situation dans laquelle une bande d’amis se retrouvent pour célébrer l’anniversaire de l’un d’entre eux. La pièce s’ouvre dans une ambiance joyeuse et festive, mais bascule dans un autre registre quand on apprend que l’un des personnages vient de perdre un proche, victime de la maladie. La question se pose alors de la façon dont on peut consoler quelqu’un à distance, sans le toucher. Qu’est-ce que cette période peut révéler de la fonction des contacts physiques dans nos vies, qu’ils soient amoureux, amicaux, professionnels ? Qu’est-ce qui prend place quand tout s’arrête ? Que doit-on retirer de cette occasion qui nous est imposée d’être immobiles ? Est-ce que derrière le retranchement et le silence, il n’y a que du rien, ou est-ce qu’à la manière des citadins qui redécouvrent le chant des oiseaux dans les villes, on peut saisir le frémissement d’autres vibrations ? Pour nous aider à traverser ces questions, nous avons fait appel à des artistes, philosophes, sociologues amis et admirés, québécois et français, qui nous donnent de la force. Ce journal de création intitulé Le privilège de t’embrasser, associe des contributions qui posent des jalons poétiques à notre petite aventure, en cherchant d’autres moteurs que ceux de la colère et de l’inquiétude (pourtant nécessaires et légitimes), et ce jusqu’à la présentation de notre spectacle. Cette forme fragile trouve d’abord sa valeur dans la tentative qu’elle représente de rester « en contact ». La prouesse technologique nous importe assez peu, et nous ne cherchons aucunement à inventer une nouvelle forme de théâtre virtuel. Nous aimons les plateaux, et rien ne nous troublera jamais autant que la présence réelle des partenaires, des collaborateurs, des spectateurs. Pour ma part, quand je pense au sens de notre entreprise un peu dérisoire, ce sont les mots de Rébecca réagissant à la proposition de faire une pièce sur Skype qui me semblent les plus raisonnables : Meilleure façon d’arrêter de fixer le vide en mangeant des fucking chips au vinaigre."

Rémy Barché