Paroles d'habitant·es créateur·rices
Pas sans les habitant·es
Rendre effectif l’accès à l’institution publique suppose de garantir pour toutes et tous un droit nouveau : celui de participer concrètement à la création, sans que la langue que l'on parle, le quartier d’où l’on vient, les goûts qui sont les nôtres, nos modes d’expressions et d’effusions minoritaires, la singularité et la complexité de nos histoires enchevêtrées, ne soient des freins.
Ainsi, nous formons le socle d’une culture qui ne gagne sa légitimité que parce qu’elle est partagée, joyeuse et inclusive. La forme renouvelée de cette légitimité, que Caroline Guiela Nguyen qualifie comme « une égalité d’estime », le TnS fait le pari qu’elle ne peut pas se construire sans les habitants et les habitantes.
Paroles d'habitant·es créateur·rices
des Galas du TnS 2025
- Je fais une œuvre, pas un projet.
Dans les Galas, les amateurs et les amatrices, on a choisi de les appeler les habitant·es créateur·rices.
Il n’y a pas d’un côté des artistes, et de l’autre des gens emprisonnés dans le réel.
C’est allé au-delà de ce que j’imaginais, il y a eu une forme réelle d’égalité.
On ne nous a pas poussé·es à dire ceci ou cela… Par exemple, avec des femmes qui viennent d’Afghanistan, on aurait pu imaginer des attentes, du genre : « Racontez-nous l’expérience de cette douleur de personne exilée, ou racisée ». Ou encore, racontez-nous la souffrance d’être trans, non binaire, etc. Et en fait, non. C’était un espace où tu pouvais dire ce que tu voulais dire.
Il faut que ce soit un seul et même geste : le geste artistique et l’adresse à l’autre.
Tu arrives pas prêt du tout ; tu te jettes à l’eau. Mais une fois que tu t’es jeté à l’eau, ça marche tout seul, c’est marrant ça… C’est vrai ce truc, cette espèce de transcendance ou je ne sais pas quoi, ça se met en route, le corps qui marche malgré toi, et tu commences à dire des choses, comme si c’était pas toi…
Dans cette expérience, tout m’émerveille… De toute façon, je pense que l’émerveillement, c’est peut-être ce qui nous sauve dans la vie. La faculté de s’émerveiller.
Pour moi, ce n’est pas évident ; je n'ai rien à faire, moi, dans un théâtre… Je ne m’y voyais pas du tout. Je suis une personne réservée, je n'ai pas l'habitude de monter sur scène ou d’être en représentation devant les gens.
J'en ai rêvé, vous l'avez imaginé, on l'a fait.
Je me suis dit : « Enfin un projet qui n'est pas un énième projet dans un quartier qui finit avorté. »
- On fait quoi après ?